Il y avait une grande différence entre les deux personnalités de ma mère. Il est arrivé, lorsque j’étais enfant que j’eusse à son sujet des rêves d’angoisse. Le jour, elle était une mère aimante, mais la nuit, elle me paraissait redoutable. Elle me semblait être comme une voyante, et en même temps un étrange animal, comme une prêtresse dans l’antre d’un ours, archaïque et scélérate. » [1] Aux origines de l’idée de complexe 1À partir de cette notation de la main même de Jung dans ses mémoires, on pourrait introduire le sujet du double par l’amplification du thème des deux mères, comme le fit Freud quand il élaborait la psychogenèse d’un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci; texte qui, rappelons-le, emporta la totale adhésion de Jung quand il le reçu des mains de son auteur. Mais l’explication psycho biographique serait un peu courte pour rendre compte de la richesse des ouvertures que la question du double propose à la pensée analytique jungienne. Nous serons pourtant bien obligé d’en passer par quelques éléments d’histoire des idées pour donner un cadre à l’articulation que nous proposons entre complexe et double que nous développerons à travers les notions jungiennes de persona et d’ombre. Nous évoquerons également la spécificité de l’aspect de mutualité qui habite la conception jungienne du transfert pour nous permettre d’ouvrir cette réflexion sur une courte vignette clinique. 2À la recherche d’une spécialisation dans ses études médicales, Jung jeune étudiant, tombe sur le manuel de psychiatrie de Krafft-Ebing dans lequel il lit que la maladie mentale est une maladie de la personne » face à laquelle le médecin s’engage avec la totalité de son être ». Cette révélation, au sens propre du terme qui lui permet de connaître par une voie surnaturelle quelque chose d’inconnu, va donner une orientation tout à fait spécifique à ses premiers travaux scientifiques. 3À partir des observations et réflexions cliniques de sa thèse de médecine Psychologie et pathologie des phénomènes dits occultes [2], il pose les bases de sa compréhension du fonctionnement psychique dans lequel s’animent des instances qu’il nommera complexes » et qu’il décrira comme des éléments personnels autonomes appartenant au fonctionnement du moi mais n’y étant pas encore intégrés, ou tout au moins qui ne sont pas reconnus ni assumés par lui [3]. Jung construit alors les prémices d’une conception d’un inconscient organique, vivant et dynamique. Il va jusqu’à suggérer que la manifestation du complexe peut être porteuse d’un avenir si on accepte de le décrypter de manière prospective, c’est-à-dire en inscrivant le message dont il est porteur dans le besoin de croissance et de réalisation soutenue par l’énergie de ce qu’il décrira dans la suite de ses recherches comme le soi [4] du sujet. 4On peut dans cette étude lire les expériences menées par Jung comme une sorte de déclinaison des rêveries d’une jeune adolescente aux prises avec les aspects conflictuels d’un projet féminin inconscient. Jung fait [5] en effet l’hypothèse qu’il ne s’agit pas d’autre chose que de nouvelles formations de caractère ou des tentatives de percée de la personnalité future qui, par suite de difficultés particulières se trouvent liées à certains troubles de la conscience. » 5Son travail à l’hôpital psychiatrique du Burghölzli, alors dirigé par Eugen Bleuler, le met en contact quotidien avec des malades psychotiques et lui permet de conforter ses intuitions sur le rôle à donner aux phénomènes de dissociation à l’origine de la formation des complexes, et cela non pas dans la seule acception pathologique classique, mais également dans l’approche dynamique des fonctionnements psychiques, c’est-à-dire comme une forme de proposition de la résolution d’un conflit qui aura à être pris en compte par le moi. 6Pour la jeune psychiatrie de la fin du XIXe siècle, si l’existence de l’inconscient était acquise, les expériences médiumniques, le somnambulisme, l’hypnose, sans parler de l’observation des hystériques sont le champ d’exploration privilégié au sein duquel la question de la discontinuité entre la conscience et l’inconscient est activement explorée et dont les manifestations sont décrites en termes de personnalités multiples ». Un des exemples les plus marquants de ces travaux est fourni par Théodore Flournoy, qui a inspiré quant à la méthode employée, la première publication de Jung sur les délires de Miss Miller dans Métamorphoses et symboles de l’inconscient [6], ouvrage qui scellera sa séparation d’avec Freud en 1912. 7Le chercheur reste alors, comme aujourd’hui, face à la question essentielle du lien unissant la personnalité consciente à l’inconsciente et de leurs rapports réciproques. Pour mémoire, rappelons que Pierre Janet développe ses travaux à la Salpêtrière à propos de l’hystérie et que Jung y fait un stage d’étude au cours de l’hiver 1902. L’abaissement du niveau mental, la faiblesse du moi sont des notions qui permettront à ce dernier de comprendre des affections dans lesquelles le manque, le manque de symbolisation ou encore la mise en représentation dans le corps, sont liés à une restriction du champ de conscience, ce qui évidemment diffère profondément de la notion freudienne de refoulement. 8L’application de ces intuitions trouvera pour Jung un premier champ d’expérimentation clinique dans les expériences d’association [7] qu’il mène à l’hôpital, à la fois comme recherche mais aussi comme conduite thérapeutique. On sait qu’il a soumis ces tests à Sabina Spielrein [8] qui réagit, par exemple, au mot battre » en étant incapable de se le remémorer. 9Mais ce qui intéresse Jung au premier chef est de repérer les effets de compensation de l’abaissement du niveau mental qui laisse apparaître sur la scène inconsciente du sujet les voies de dégagement d’une psyché qui figure, personnifie et donne vie à ces contenus complexuels qu’on a longtemps crus être de purs délires quand ce n’était pas l’expression immorale d’une quelconque possession démoniaque, et donc coupable. 10Jung qualifie ces complexes par leur tonalité affective » signifiant par là même leur forte composante personnelle et précisant en même temps leur autonomie qui les rend parfois difficilement identifiables à la personnalité consciente, telle qu’on croit la connaître. Ces complexes permettent donc de rendre compte de l’idée d’une psyché qui n’est pas une unité, mais une multiplicité contradictoire de complexes qui interagissent entre eux Tout complexe autonome, et ne fut-il que relativement autonome, présente la particularité de surgir sous forme d’une personnalité, c’est-à-dire de surgir, sur l’écran du fond mental, personnifié. » [9] Cette figurabilité du complexe, dans ses aspects les plus personnifiés, nous met d’emblée en contact avec une acception jungienne tout à fait typique des multiples facettes de la vie psychique, dans l’entre deux du double, à la fois ce qui est moi et non-moi. La dissociabilité de la psyché 11La notion de dissociabilité de la psyché qui découle de la théorie jungienne des complexes signifie que ces parts de la psyché se détachent elles-mêmes de la conscience jusqu’à un tel point que non seulement elles paraissent étrangères mais mènent une vie autonome de leur côté. » [10] Jung, dans une attitude de clinicien moderne, va se mettre alors à écouter les histoires que ses malades de l’hôpital lui racontent; il accueille de manière très originale pour l’époque, la voix du complexe comme l’expression d’un aspect de la vie psychique infigurable autrement que dans ces formes dissociées, à cause des trop faibles ressources symboliques dont dispose le moi fragile de ces patients. 12La position contre-transférentielle qui est alors la sienne et qu’il développera dans ses travaux à propos de l’identité inconsciente ou participation mystique, pourrait s’approcher de ce que César et Sára Botella [11] décrivent comme régression formelle de la pensée de l’analyste si l’analyste n’a pas recours à des solutions défensives investissement narcissique de l’analysé en tant que double, convictions toutes faites des théories analytiques prêtes-à-porter », mémoire, réinvestissement de ses propres traces mnésiques inconscientes aboutissant à un contre-transfert et donnant un sens déjà connu » à la relation, il se trouve confronté à la régression formelle de sa pensée, à l’inconnu. [...] Au plus près de l’inconnu éveillé par l’analysé, des interprétations particulièrement intuitives pourront ainsi surgir chez l’analyste. Par voie régrédiente directe, ces interprétations frayent l’accès à l’irreprésentable, autrement inaccessible, de l’analysé. » [12] 13Au-delà des expériences d’associations, les recherches de Jung à propos du contenu des délires de ses patients l’amènent à identifier le fond culturel et religieux lié aux grands mythes de l’humanité et qu’il reconnaît dans les productions des schizophrènes. L’émergence et le contenu de ces productions lui paraissent pouvoir remplir la même fonction de sens et donc, de résolution des conflits, que l’usage culturel et religieux en fait dans toutes les civilisations et de tout temps. 14Déjà, dans sa thèse de médecine, la question du rapport au mythe était posée dans les dédoublements de personnalité de la jeune fille, sujet de son étude clinique, mais exclusivement sous l’angle de la pathologie de la mythomanie. À partir de 1906, les échanges épistolaires avec Freud le conduisent à poursuivre sa réflexion sur les productions de l’inconscient dans la voie d’une différenciation de plus en plus précise vis-à-vis de la suprématie du refoulé sexuel freudien. C’est le rêve, qu’il fait à bord du paquebot qui les ramenait des États-Unis [13] avec Freud et Ferenczi qui lui permet de préciser son idée de l’inconscient collectif il y voyait une maison pourvue, au-dessous de sa cave ordinaire, d’une cave supplémentaire sous laquelle se trouvait encore un agrégat de poteries, d’ossements et de crânes préhistoriques. Freud lui interpréta qu’il s’agissait de désirs de mort à propos d’une personne de son entourage et Jung de son côté se mit à approfondir ses connaissances à propos des mythes et du symbolisme pour mettre en évidence leur accointance avec les contenus des délires des patients psycho-tiques. On peut voir dans cette simple anecdote un Jung phénoménologue, empiriste, d’abord attentif à l’observation de son propre inconscient. 15La notion jungienne de complexe introduit donc particulièrement bien cette formation du double, dans une acception qui ne renvoie pas exclusivement au même comme un certain niveau d’usage lexical peut nous le faire penser, mais avant tout à une dimension du monde interne intimement et émotionnellement vécue comme partie de soi et en même temps séparée, parce qu’étant projetée sur l’autre, dans le monde externe; elle peut alors être perçue comme négative, insupportable, et donc étrangère, ou encore comme fascinante et activant une forme de possession dans la psyché inconsciente de celui qui en est habité. Cette notion de complexe introduit la dimension subtile de la reconnaissance de l’altérité sur la scène intérieure, réverbérée dans et par la relation à l’autre, et elle conduit à reconnaître la difficile, sinon impensable, altérité de l’autre. 16On s’étonne parfois des appellations étranges données par Jung à ses concepts anima, animus, ombre, persona, etc. En fait, à travers l’approche complexuelle, on comprend qu’elles répondent à l’idée de personnification d’instances vivantes par lesquelles la dialectique du moi et de l’inconscient établit un dialogue actif et créatif. En les nommant complexes autonomes, Jung indique aussi le statut qu’il leur attribue dotés d’une énergie spécifique, les complexes vivent leur vie faite de rencontres, de recompositions, de décompositions dans les mouvements profonds de la vie psychique inconsciente confrontée aux aventures du monde externe. Par sa puissance, la vitalité de la vie complexuelle dans la psyché de l’individu évoque les entités spirituelles, âmes errantes, esprits malins ou bénéfiques, quand il ne s’agit pas d’animaux fantastiques ou de phénomènes naturels incontrôlables, qui, de tout temps ont habité la croyance humaine. 17 Non seulement les processus psychiques témoignent souvent d’une remarquable indépendance par rapport aux faits vécus par la conscience, mais on peut aussi discerner un net relâchement ou une séparation dans les processus conscients, [...] il existe des cas où ce n’est pas à proprement parler la personnalité tout entière qui est scindée en deux, mais où seules de petites parties s’isolent. Il s’agit même de très antiques expériences de l’humanité, que reflète l’hypothèse universellement répandue d’une pluralité d’âmes en un seul et même individu. » [14] 18 On le sait, ajoute Jung, l’expérience psychiatrique montre qu’il suffit de bien peu de choses pour faire éclater le semblant d’unité de la conscience pour la désagréger en ses éléments premiers. » [15] On pense aux notions de cryptes et de fantômes décrites par Nicolas Abraham et Maria Torok. L’importance donnée à la phénoménologie, qui permet à Jung de ne pas douter de la réalité des phénomènes psychiques issus de la dissociabilité de la psyché, l’autorise à relier ces phénomènes à l’expression d’une autre réalité, mythologique, préhistorique ou historique, celle-là Ces figures psychiques dotées d’une énergie considérable, souvent destructrice, symbolisent une libido surhumaine, aux multiples visages par laquelle s’actualisent, dans l’état profondément régressé de ces patients, des problématiques plus primitives » qu’infantiles, plus impersonnelles que propres au sujet et à son histoire. » [16] 19Jung donne un statut psychologique à part entière à ces instances psychiques primitives agissant dans l’inconscient de l’homme; il en fait des figures de l’autre », selon l’heureuse expression d’Élie G. Humbert [17], qui ne peuvent se réduire à des manifestations du déjà connu – fut-il mythologique ou culturel –, mais inscrivent leur figuration dans l’histoire et l’expérience singulière du sujet, et le complexe d’Œdipe en serait une parmi d’autres. Contrairement à ce qu’une lecture superficielle de Jung a pu laisser penser à certains, son interrogation sur le sens de la vie n’évince pas la question de la singularité et de l’unicité du rapport à l’autre. Ce rapport s’inscrit d’abord dans la psyché collective, dans les figurations archétypiques – l’humain ne se fait que dans la relation à l’autre –, dont le moi aura à se différencier en se mettant au contact avec les aspects conscients et inconscients les plus personnels de son appartenance individuelle. 20Ces catégories de la rencontre que propose l’expérience de l’inconscient archétypique correspondent aux formes que prennent les dynamismes inconscients pour intervenir dans la vie physique et psychique, c’est pourquoi leurs relations au conscient ne peuvent être dessinées à l’avance; elles ne sont en rien mécaniques. Ces catégories proposées par Jung sont comme la figure de l’autre, des médiatrices de la relation. » [18] Leur fonction médiatrice les place à la charnière du moi et du non-moi, caractéristique de la figure du double. Elles sont à la base de la constitution de l’identité du sujet [19], en même temps qu’elles autorisent, comme en tout premier lieu dans la relation primaire entre la mère et le bébé, la différenciation des composantes du même l’éloignement de celle qui est vécue comme même, la mère et la reconnaissance de l’altérité de l’autre, grâce à l’élaboration symbolique de l’absence. 21Ces instances psychiques dotées d’une puissante énergie archaïque s’activent dans des manifestations d’ordre complexuel, donc personnel, ce qui permet au moi de prendre en compte les désordres qu’elles provoquent, les besoins qu’elles expriment et de remonter ainsi jusqu’aux conflits inconscients dont elles exigent la résolution, ce qu’au mieux, on voit apparaître dans le travail d’analyse. La persona, l’anima, l’animus, l’ombre en sont les figures les plus communes. Elles se retrouvent sous des formes différentes, mais dans la même ligne thématique dans l’imaginaire de l’homme comme dans la culture et la mythologie des peuples. Leur élaboration au cours du travail d’analyse relie le sujet à son histoire personnelle et à ses avatars, tout en lui permettant de reconstituer les repères qui donnent sens à son existence au sein de la collectivité humaine. 22Parmi ces archétypes, la persona et l’ombre sont sans doute les deux modalités psychiques décrites par Jung qui nous rapprochent le plus du thème du double en nous permettant de l’explorer de manière originale. Bien qu’il ne lui ait plus apporté de modification après 1928, le concept de persona est intéressant à plus d’un titre, puisqu’il rend compte, en l’absence d’une métapsychologie systématisée chez Jung, d’une modalité d’identification et de constitution du moi, à la charnière entre le monde interne et celui des investissements d’objet, et des représentations collectives. La persona 23Persona est le nom latin du masque que l’acteur porte sur scène pour cacher son visage, se désingulariser en quelque sorte, afin d’amplifier la puissance d’évocation universelle de sa parole. Comme toujours, les acceptions que Jung propose à la notion de persona tout au long de son œuvre sont multiples et ouvrent sur des champs variés de l’expérience mais toutes ont à voir avec l’idée d’une identification aux valeurs ou aux figures qui appartiennent au monde collectif. Aujourd’hui, dans la foulée du développement des travaux sur l’attachement, on pourrait dire que la persona prend son origine dans le processus d’identification propre à la naissance et à la constitution de l’identité du sujet. La persona assure ensuite le sentiment de continuité narcissique dans la relation à l’autre et au monde. Dans ses expressions pathologiques, l’identification à la persona serait une forme de quête narcissique interminable, pouvant aller jusqu’aux limites de l’expérience de dépersonnalisation... 24Jung reconnaît à la persona la fonction psychique d’interface, intermédiaire pour le moi du sujet entre son monde interne et le monde externe elle serait la fonction qui permettrait aux moi de se présenter aux objets externes et d’entrer en relation avec eux, tout en tenant compte des objets internes. » [20] Dans cette acception, on pourrait y voir l’entre-deux de la double composante narcissique et objectale, naturelle dans les processus d’identification primaire. On verra, dans la vignette clinique présentée plus loin, une illustration de cet aspect. Mais Jung insiste aussi sur la dimension d’illusion, de mise en scène que la persona secrète de manière souvent défensive en provoquant des effets d’adhésivité aux valeurs et aux idéaux; elle est alors une formation de compromis entre l’individu et la société ». 25L’analyste winnicottien Jan Abram, dans Le langage de Winnicott, souligne la proximité qui existe entre les notions de faux self et de persona. Il écrit Cela me rappelle, dans la théorie de Jung, la persona qu’il définit comme étant un self qui se présente en société sous un aspect poli et socialisé. Cela ressemble au self sain de la théorie de Winnicott, qui constitue un intermédiaire entre le self privé et le monde extérieur au sens large. Une trop grande identification avec sa persona cependant est considérée par Jung comme relevant d’une organisation pathologique – tout comme le faux self présenté dans l’échelle d’évaluation par Winnicott. » [21] 26Dans la notion de persona telle qu’elle est décrite par Jung dans son aspect pathologique, ce qui est intéressant est bien qu’il la conçoive comme l’identification du moi à une image de lui-même, mais doublé des qualités puisées dans l’imaginaire collectif qui lui seraient nécessaires pour exister, survivre, en l’absence d’un sentiment de valeur suffisant. Pour illustrer cette idée, prenons l’exemple d’un événement récent qui a fait les titres des journaux. Une jeune femme se glisse dans les habits d’une victime de l’antisémitisme et met en scène sa propre attaque par des adolescents maghrébins et noirs. Tout se passe comme si son moi en quête de valeur était informé de la réponse exacte que cet acte va automatiquement provoquer dans le collectif. La réponse est donnée en termes de reconnaissance et d’empathie, qui sont en fait les sentiments dont, par la suite, la jeune femme avouera manquer personnellement de la part de son compagnon et plus généralement dans son histoire familiale. On pourrait dire qu’elle crée de toutes pièces le personnage provoquant une forte identification de la part des autres, capital d’identification nécessaire aux besoins profonds de son moi. 27Juliette Vieljeux montre clairement le fonctionnement en double qui existe entre le moi et la persona. Elle écrit Dans l’identification du moi à la persona, il n’y a plus de distance symbolique entre la représentation et la chose. La persona tient lieu de représentation une de ses faces est faite de l’adaptation au monde externe, l’autre face est plaquée au moi. » [22] Dans l’exemple considéré, on pourrait dire que les antennes de l’inconscient de la jeune femme, branchées sur l’air du temps du collectif, lui dictent le thème de sa mise en scène, tandis que son moi fragile ne peut pas prendre la juste distance, c’est-à-dire un point de vue éthique, par rapport au fantasme qui surgit en elle. Sa mise en acte est immédiate, avec les réactions en cascade de la presse et du monde politique, pris à leur tour dans les mêmes effets de persona, c’est-à-dire, eux aussi dans le besoin de promouvoir une image collective de valeur, sous forme de rapidité à réagir et d’efficacité dans la condamnation publique – qui viennent se substituer à la réalité d’un acte salvateur. Le fantasme sous-jacent est bien celui d’espérer récolter, comme la jeune femme, reconnaissance et adhésion, non plus dans l’image de la victime, mais dans celle de la généreuse compassion. 28 Ici, au contraire, il s’agit d’une mise en scène qui, bien au-delà d’une vérité psychologique de souffrance, est parvenue à habiter une névrose collective » à travers l’inquiétante familiarité d’un scénario où les désirs et les pulsions d’une société ont pu se délivrer une fois de plus. » [23] 29L’effet miroir est provoqué par le fait de prendre la représentation du sujet pour le sujet lui-même. » [24] On pourrait alors décrire la persona pathologique comme un double du moi, éphémère refuge narcissique » investi d’une image idéale qui viendrait masquer les arrières-plans de fragilité identitaire et les aspects d’ombre personnelle qui l’envahissent. Comment cette jeune femme croyait-elle – aujourd’hui – mieux faire entendre sa blessure d’identité que par ce scénario macabre ? 30Dans la clinique, souvent les patients apportent d’emblée l’expression d’une souffrance qu’ils repèrent dans l’écart qui s’installe entre celui ou celle qu’ils donnent à voir aux autres et celui qu’ils se sentent être réellement, au plus intime d’eux-mêmes. Les débuts de l’analyse s’amorcent alors par un travail sur la dissolution de la persona dont les effets sont saisissants pour le patient son moi, déshabillé du leurre de son double idéal se défait de ses attitudes de sur-adaptation à l’environnement extérieur. On peut alors parfois voir la charge de l’idéal se déplacer et se réinvestir dans l’analyse elle-même, dans la relation de transfert qui anime un mouvement de régression teintée d’infantilisme qui permet, dans un premier temps, de supporter de passer ce premier cap de transformation et qui rapproche de la construction d’un vrai moi-peau. 31C’est dans les termes de la différenciation que le travail d’analyse jungienne se décrit le plus explicitement. L’exemple de la persona montre bien combien le moi a besoin de se différencier de la psyché collective pour que la place qu’il doit nécessairement prendre dans la vie sociale et relationnelle lui appartienne en propre et ne fonctionne dorénavant plus comme une sorte de moi parasite, clivée de ses fondements et de ses limites. 32Le travail sur le retrait des projections de la persona dans le monde externe ouvre au patient un nouvel espace de projection à l’intérieur même du cadre analytique, et la conception jungienne du transfert y explicite un éclairage particulier de la question du double. En effet, pour Jung, les projections de transfert s’activent dans la réciprocité des échanges conscients et inconscients entre l’analyste et l’analysant – chacun pour ainsi dire étant à la fois miroir et glace sans tain. Miroir, car l’autre n’est vu qu’à travers le filtre d’une image inconsciente de soi-même » [25], et glace sans tain, car la rencontre avec la radicale altérité de son analyste imposera au patient de faire le sacrifice d’une image idéale de lui-même. C’est en entrant plus avant dans le travail sur la dimension négative refoulée du moi, qu’il aura à se confronter à son ombre. Mais pour l’analyste également, l’élaboration sans cesse renouvelée des manifestations complexuelles provoquées par la relation au patient impose qu’il poursuive son propre travail d’analyse et accepte de reconnaître les transformations que celles-ci provoquent en lui. 33Jung a en effet décrit à l’aide de l’imagerie et des métaphores des alchimistes la relation de transfert dans la double composante, celle de la combinaison de deux corps chimiques qui transforme intimement les deux protagonistes de la relation. C’est pourquoi, le plus souvent, le vocabulaire jungien ne donne pas un poids spécifique à la différence entre transfert et contre-transfert, mais les élabore ensemble dans la relation transférentielle, indiquant par là même que l’analyste est lui-même pris dans un réseau de projections et de représentations inconscientes suscitées par son analysant c’est la commune inconscience dont la richesse symbolique pourra être exploitée par l’analyste, à condition qu’il l’entende dans ses formulations silencieuses, sans images, et au plus près de ses sensations. C’est d’elle qu’il pourra tenir des indications sur les composantes peu ou non représentables de la relation, en particulier sur sa dimension incestueuse, au sens large et symbolique du transfert érotique, qui œuvre au dénouage du transfert idéalisant du patient. Dans ce travail en double, diraient encore les Botella, l’analyste avance avec le patient dans l’exploration sans fin de la vie de l’inconscient partagée entre patient et analyste. L’ombre 34Plus encore que la persona, l’ombre dans l’acception jungienne, évoque le jeu de conjonction qui anime l’idée même de double, encore une fois, non pas du côté du spéculaire, mais bien de l’autre côté du miroir, sur le versant où les aspects refoulés du moi ne sont ni reconnus ni intégrés, ou encore sur le versant où ils exercent une puissante fascination et peuvent donner lieu à des effets de possession. L’origine de l’ombre s’explique pour Jung comme corollaire de l’accès à la vie symbolique; l’ombre serait alors le pendant et la conséquence du travail d’élaboration opéré par le moi conscient, elle naîtrait dans sa lumière. Elle est marquée par le poids des interdits venant du collectif et par le poids du refoulé issu de la vie pulsionnelle personnelle, mais plus généralement, elle apparaît dans le rapport du sujet, qui se doit d’affirmer sa cohésion et son choix, avec l’ambiguïté générale. » [26] Jung a d’abord vu dans l’ombre la queue de saurien de l’homme civilisé. Mais par la suite, il développe l’idée que l’ombre est beaucoup plus que la répression de la vie instinctive. 35La résistance au changement, la peur de l’inconnu nous font penser que la conscience se développe également en opposition aux formes qu’elle ne parvient pas à intégrer parce qu’elle les appréhende comme des valeurs qui la dépassent l’ombre vient alors interroger les valeurs qui circonscrivent le moi au sein du projet d’individuation Le moi existe dans son jugement personnel de valeur. Ce jugement est de l’ordre du sentiment et il est personnel parce qu’il ne se réfère à aucun code axiologique. Or c’est précisément ce sentiment de valeur qui est atteint, corrodé, éprouvé par la nécessité de prendre en compte ce qu’on avait rejeté et, plus encore, par l’expérience des lois naturelles de la réversibilité et par la découverte du caractère relatif de la personnalité. » [27] Mais il faut aussi considérer que certains effets de l’ombre, qu’on repère dans l’analyse, n’ont pas cette coloration négative mais au contraire se manifestent sous forme d’inflation, de grandiosité ou de fascination alors que leur lien avec l’ombre est en relation directe avec la difficulté du sujet à reconnaître et à assumer les limites de son moi. 36On le voit plus clairement maintenant, l’idée d’ombre chez Jung n’est pas à entendre seulement dans une complémentarité, ni même dans un couple d’opposés, fussent-ils dynamiquement reliés, mais elle appartient bien à la personnalité, elle est la personnalité non développée, parfois rejetée par le moi et projetée à l’extérieur, l’ombre c’est alors l’étranger inquiétant en soi, cet autre-en-nous. Elle peut aussi prendre les habits d’un étranger merveilleux, fascinant, les limites de notre identité se décentrant vers des valeurs et des sentiments imaginaires. 37L’ombre apparaît alors comme un organisateur qui donne vie à des dimensions qu’aussi bien l’inconscient collectif que l’inconscient personnel refoulent dans une société qui promeut toujours plus les valeurs de liberté, de désir et d’idéal, dans un rapport indifférencié à des imagos parentales teintées de grandiosité, les images d’ombre nous rappellent cette autre moitié de notre ciel, faite de vulnérabilité, de fragilité et de réserve, toutes choses qui n’ont pas cours dans notre monde externe, mais qui, pourtant nous constituent intimement et participent de notre entièreté. L’ombre met en cause les achèvements conscients et en relativise la valeur [28] » écrit encore Élie Humbert; elle n’est pas une castration, au sens où les contours et les limites du moi qu’elle dessine sont bien réels. 38Pour tenter de donner une présence clinique à l’usage de ces notions dans la pratique jungienne, j’ai choisi de décrire une courte aventure transférentielle avec un enfant et sa mère. Si ces quelques séances se sont passées voilà de nombreuses années, elles ont laissé en moi un souvenir très vif qui a certainement orienté ma recherche sur la question du double. Raphaël, un enfant sans persona aux prises avec l'ombre maternelle 39Raphaël a 8 ans quand sa mère demande à me consulter. Contrairement à ce qui se passe généralement, elle a préféré venir seule avant que je ne les reçoive ensemble. 40Avec beaucoup d’émotion, elle évoque pour moi leur accordage raté » au moment de sa naissance. Il est le premier enfant de sa génération, aussi bien du côté de la mère que du côté du père; les deux familles se sont emparées de cette naissance, sans que la mère ait pu résister pour faire elle-même connaissance avec son enfant. Immédiatement après sa naissance, elle a été envahie par l’impression de ne pas être à la hauteur, surprise d’autant plus grande et insupportable qu’elle était une professionnelle de la première enfance. Elle pensait ne rien comprendre à cet enfant qui a eu très tôt 4 semaines une allergie au lait, une bronchiolite et des problèmes de peau. 41On pourrait dire que le moi de la mère, identifiée à sa persona de soignante, n’a pas pu être sollicité par les émotions et les représentations internes et d’ordre inconscient que la maternité déclenche. De plus, la survalorisation du collectif familial l’a contaminée, lui rendant inaccessible sa tâche modeste et intime de mère suffisamment bonne. D’emblée l’enfant a manifesté une grande souffrance psychique à laquelle la mère n’a pas su comment répondre; ce qui lui confirmait en miroir la réalité de son incompétence. Les premiers mois ont été extrêmement difficiles, à tel point qu’elle a préféré le donner en nourrice de jour plutôt que de prolonger un possible congé de maternité dont elle avait rêvé. 42Les mois passants et la mère rassurée par la bonne adaptation de l’enfant chez la nourrice, leur relation s’améliore, mais sur un mode extrêmement fusionnel elle se souvient qu’elle lui cédait sur tous ses désirs J’avais besoin qu’il m’accepte... ». À l’âge de deux ans, période de la crise d’opposition dans l’émergence de la pulsionnalité œdipienne, Raphaël commence à avoir de très fortes colères la mère avait alors compris qu’elle ne pouvait plus lui céder toujours et elle commençait à mettre des limites. Cependant, les colères de l’enfant la perturbaient profondément, à tel point qu’elle se mettait en colère à son tour et elle se souvient de s’être souvent trouvée dans le même état que lui, pour sa plus grande honte. À quatre ans, Raphaël a un petit frère qui conforte la mère et la rassure dans son rôle et sa fonction maternelle, alors que pour Raphaël les problèmes ne font qu’empirer et durent jusqu’à ce jour tics, difficultés d’endormissement, énurésie, mais surtout, ce qui reste aujourd’hui le symptôme majeur, les énormes colères. 43Le tableau est finement décrit par la mère qui, à partir de l’analyse qu’elle a entreprise, voudrait soutenir et aider son enfant envers qui elle éprouve une grande culpabilité, parfois encore haineuse, en même temps qu’une grande tendresse. 44La rencontre avec Raphaël seul est impressionnante il dresse un inventaire extrêmement précis et détaillé de tous ses maux. Les tics concernent une petite chanson, toujours la même, qu’il ne peut s’empêcher de répéter à l’infini dont les paroles évoquent un petit bonhomme et qui, à la fin, se clôt sur un raclement de gorge. Cela horripile sa mère, mais il a remarqué qu’il a recours à ce rituel dans de nombreuses situations, hors de sa présence. Raphaël n’a aucune difficulté scolaire, mais son comportement bagarreur, si ce n’est violent dans la cour de récréation, a plusieurs fois provoqué les plaintes des parents des enfants. Raphaël rapporte ses difficultés sur le mode de l’aveu. Il est le seul coupable et, à l’entendre, jamais il ne s’exonère sur quelqu’un d’autre de ses problèmes. Comme s’il ne pouvait pas projeter le négatif hors de lui et qu’il avait à l’endosser totalement. 45L’échange avec lui est cependant facile, Raphaël parle volontiers et il s’investit d’emblée dans les projections sur moi d’un transfert à coloration magique, omnipotent, auquel il veut donner toutes ses chances pour être guéri », selon sa propre expression. De mon côté, je sens mon empathie sollicitée par la souffrance de cet enfant. Je lui propose de dessiner sa famille et je peux constater une organisation de la différence des sexes et des générations suffisamment claire pour un enfant de cet âge. Le non-usage de la couleur dans le dessin donne cependant une idée d’un retrait de la vie pulsionnelle, de la rétention de la vitalité et de la créativité comme de l’agressivité même si le dessin est structuré, son atmosphère reste triste. 46Je lui propose ensuite de dessiner une scène selon son désir et sa fantaisie. Il s’applique à représenter un retour à Paris, quand on quitte la maison de campagne ». La première partie de l’exécution du dessin consiste à partager une feuille orientée horizontalement en deux dans le sens transversal et de ne dessiner que dans sa partie supérieure. Là encore, Raphaël ne fait pas usage de couleurs. La moitié inférieure de la page, celle que les enfants de son âge utilisent généralement comme plancher, sol, terre, herbe etc. pour donner une limite vers le bas, sur le dessin de Raphaël reste absolument vide, il n’y a rien, qu’un blanc qui éveille en moi une certaine angoisse... 47Raphaël est absorbé, concentré. Il me tend fièrement son dessin et m’explique que c’est un moment qu’il n’aime pas, quand il faut quitter la campagne pour rentrer à Paris où il n’y a pas d’espace pour jouer dehors, ni de liberté car il faut aller à l’école. Il représente une maison, un arbre, une voiture conduite par son père qui, de profil, cache sa mère. Son frère et lui sont à l’arrière, on les distingue tous les deux. 48Je suis sollicitée par le thème de la séparation qui habite le dessin et par le blanc, ce vide de représentation auquel elle semble a priori renvoyer. La position transférentielle induite par le dessin n’est plus dans l’aveu, mais dans l’expression d’un affect douloureux. Je propose à Raphaël l’idée que les séparations doivent être bien douloureuses parce que son dessin nous montre qu’elles ouvrent sur du vide... Il reste un instant rêveur, puis reprend son dessin, le retourne et dessine l’exact symétrique du premier dessin... en miroir. Je suis assez déconcertée par la rapidité et l’efficacité de sa réaction visant à combler le vide de la séparation... Il m’explique fort intelligemment, que devant la maison, il y a un lac, et la scène se reflète dans l’eau ». Je ne regrette pas mon intervention peut-être trop rapide, car elle m’a montré sa mobilité défensive et le travail du déni par le retour dans l’indifférencié du même. 49Dans la poursuite des entretiens préliminaires, en vue de ce que j’envisageais déjà comme une probable demande de psychothérapie pour Raphaël, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que le père n’avait pas été informé de la démarche entreprise par la mère, qu’il était tout à fait opposé à ce que son fils soit confié à une personne extérieure à la famille, et qu’il allait s’en occuper lui-même, en faisant le projet de travailler un peu moins... Les entretiens ont donc pris fin sur ce refus paternel sur lequel il n’a pas été possible de revenir. 50Que dire de cette séquence et en quoi illustre-t-elle la question du double telle que j’ai essayé de la développer ? 51Du point de vue de son développement psychique, Raphaël apparaît comme un grand blessé narcissique la matrice relationnelle précoce n’a pas été suffisamment nourrissante et étayante pour permettre au moi de se constituer des limites différenciées, une identité autonome et solide dans sa confrontation aux remises en question que sont les épreuves de différenciation de son altérité dans les conflits avec les autres et sa mère en particulier. Entre sa mère et lui, on dirait que la folie à deux de la relation primaire, qui avait pour fonction d’assurer les conditions symboliques d’un inceste érotique structurant, est encore présente dans un processus de répétition sans fin la dualité en boucle n’ouvre sur aucune dimension d’inconnu, comme dans l’image du serpent qui se mord la queue, tout se répète à l’identique. L’énergie en jeu est énorme, d’une violence inouïe, et pourtant elle s’absorbe et s’annule. On pourrait dire que tout se passe entre eux comme si l’inceste des origines se représentait, toujours revécu dans cet équivalent de scène de ménage » pour qu’enfin une issue inattendue surgisse. L’issue serait la sortie du miroir mortifère c’est-à-dire la différenciation entre l’inconscient maternel et celui de l’enfant pour la mère, ce serait que son enfant devienne un autre, un étranger familier, qui pourrait vivre et intégrer cette part d’étrangeté en lui-même, non comme une séparation qui débouche sur le vide, mais comme une part d’inconnu qui lui ouvre l’accès à sa position de sujet. La réaction de Raphaël à la séparation indique que sa position de sujet n’est pas établie la séparation entre soi et l’autre n’enclenche pas la créativité du symbolique, mais elle appelle la froideur glacée du symétrique. 52Le moi de l’enfant n’a pas trouvé le recours d’une organisation défensive de type persona. On rencontre parfois en effet, dans nos cabinets ces enfants metteurs en scène de réassurance, ces enfants trop sages qui soignent leur mère en s’adaptant admirablement à sa pathologie, comme dans le complexe de la mère morte d’André Green. 53Ici, le moi de l’enfant est si peu différencié qu’il n’a, en fait, pas pu mettre en place de défenses efficaces Raphaël ne trouve pas sa place dans la communauté de ses pairs ni avec ses parents. Dans ces conditions, le recours à l’archaïcité nous amène à parler plus volontiers de défenses du soi; elles sont peu adaptées à la réalité externe et leurs importants effets de dépersonnalisation touchent au registre psychotique. Elles ont pour fonction de construire une carapace rigide autour du projet d’individuation du soi – promoteur du moi. Ces défenses ne permettent que peu de contacts avec l’autre, si ce n’est sur un mode stéréotypé, répétitif, ou agressif. La maturation affective du sujet est comme arrêtée. La psyché de l’enfant est possédée par l’ombre de sa mère il se comporte comme elle, lui renvoie en miroir sa propre ombre, sous forme d’échec, de violence, d’incompréhension et elle sent qu’elle risque de rejeter son fils de plus en plus fortement. 54Du point de vue de la mère, on pourrait dire que pour des raisons que nous ignorons, la relation à son enfant n’a pas pu se mettre en route selon ce processus très particulier de l’attachement. Il implique une forte dimension instinctuelle, c’est-à-dire une régrédience des limites et du contrôle du moi la folie à deux, afin d’assurer l’activation des schèmes de comportement universels liés à la fonction maternelle qui permet au moi et à l’inconscient d’être possédés par l’archétype, dans sa dimension constructive. L’archétype du maternel, quand il s’active naturellement met la mère dans la situation de jouer le jeu, en quelque sorte. Ici, une persona de mère fait défaut, persona au sens positif d’intermédiaire entre sa psyché et la vie physico-psychique de son enfant, et ce d’autant plus lourdement que le métier de cette femme en relation avec la petite enfance lui avait toujours fait penser qu’elle saurait être une bonne mère pour ses enfants à venir et qu’elle s’était vue confortée dans cette image par l’investissement unanime des deux familles. 55Mais ce qu’elle a donné à sentir et à connaître à son enfant a été un mode de communication et de relation basé sur la détresse, la culpabilité, l’insatisfaction et sans doute une rage secrète contre celui qui l’empêchait d’être une mère selon ses attentes idéales. Face à ce complexe maternel destructeur, la vie précoce du bébé Raphaël va rencontrer une mère sans persona, incapable d’offrir une scène à son bébé sur laquelle déployer les affects mutuels et narcissisant dont ils ont tous les deux besoins. 56L’enfant est violemment exposé aux contenus d’ombre qui habitent la psyché maternelle en deçà des attentes idéales du collectif auxquelles elle est identifiée. Elle est obligée de l’éloigner d’elle pour le protéger. L’identité de l’enfant va se construire sur le socle d’une identification négative et se nourrir d’un continuel partage d’expériences de déplaisir, ce qui va orienter la construction de son moi et de ses défenses. Il s’agit d’un rapport en double miroir, dans lequel il n’y a pas d’espace pour que la mère signifie à l’enfant sa position valorisante de sujet, à la fois comme elle et différent d’elle, sauf à l’éloigner d’elle. La mutualité, dont parle Winnicott, n’existe pas suffisamment dans leur relation; la réciprocité sur le versant du plaisir et de la gratification n’est pas suffisante, et par conséquent, elle ne pourra pas les transformer progressivement en deux individualités – séparées et cependant en relation. 57On pourrait dire que les conditions banales de la relation primaire lorsqu’elles imposent si peu de différenciation entre la mère et son bébé, la construction du moi de l’enfant absorbe par identification et de manière massive, les contenus de la psyché inconsciente maternelle. Dans le cas de Raphaël et de sa mère, ces contenus nous semblent renvoyer de manière dominante à des représentations d’insécurité et de détresse, qui sont renvoyées en miroir à la mère par son enfant, sans qu’elle puisse les détoxiquer », mais qui, au contraire, l’angoissent un peu plus... Il n’est pas indifférent de constater que dès qu’elle a entamé un travail d’analyse pour elle-même, c’est-à-dire qu’un tiers est entré en jeu, la mère peut alors faire exister son enfant en tant que sujet et souhaiter qu’il puisse élaborer, comme elle, avec un tiers analyste, sa part d’enfant de leur problématique mutuelle. 58Comment comprendre maintenant la symptomatologie de l’enfant et son dessin ? Étant donné que ces entretiens préliminaires n’ont pas eu la suite prévue d’une thérapie, les réflexions qui vont suivre n’ont pas d’autre statut que celui d’hypothèses diagnostiques. 59Raphaël m’a frappée d’emblée par sa capacité à prendre ses difficultés à son propre compte, culpabilité qui pour ses 8 ans m’a paru tout à fait suspecte. La bulle fusionnelle d’indifférenciation, fortement teintée de négativité, dans laquelle il a grandi n’a sans doute pas permis à son jeune moi d’expérimenter la sortie de la dimension du double régnant naturellement dans la relation primaire, au profit d’un moi je valorisé et valorisant, qui aurait dû s’ériger dans la différenciation, donnant ainsi forme et contenu aux besoins du projet de croissance du soi... 60Ce n’était pas tant la culpabilité du bouc émissaire dans laquelle il se représentait, mais bien l’absence d’autre qui était troublante dans son système de représentation de lui-même et de son monde. Pourtant, tous les ingrédients pour une juste projection phobique sur l’autre étaient à sa disposition, depuis le petit frère casse-pieds, en passant par les copains bagarreurs, ou les parents trop sévères, etc. Pas de projection, pas de tiers, pas d’échappatoire névrotique dans ce face à face psychique avec et dans l’ombre de la mère. On pense immanquablement au regard captateur de Méduse. 61Il me paraît tout à fait intéressant de considérer les modalités défensives mises en place par l’inconscient de l’enfant comme tentatives pour se protéger dans cette fusion meurtrière. L’expérience du complexe maternel négatif invente des solutions, à la fois pour exprimer le conflit interne et pour le solutionner. 62D’emblée, j’ai été frappée par l’équivalent symbolique entre l’altérité manquante dans la relation entre la mère et son fils et la thématique du tic. Il s’agit d’une chansonnette, une ritournelle, comme ces berceuses répétitives et rassurantes qui se chantonnent autour des berceaux, mais qui racontent souvent des histoires terribles, pour exorciser la peur. Celle-ci met en scène un petit bonhomme sans nom qui habite dans la tête de Raphaël. Si l’on considère l’aspect prospectif du complexe, on voit que le petit bonhomme en question pourrait bien être absolument nécessaire pour échapper aux dangers de l’emprise maternelle; dans la réalité, la mère est horripilée. Inconsciemment, quelque chose s’impose à Raphaël sur le mode du tic, et cela marque une distance, conflictuelle, certes, avec sa mère. On pourrait dire que le tic fabrique de la différenciation là où le fantasme maternel semble demander toujours plus de ressemblance... Mais sur le plan symbolique, le tic est bonhomme, c’est-à-dire à la fois homme bon, mais également un masculin toujours présent, toujours disponible, dans son habillage mythologique. Quand Raphaël m’en a parlé, l’image du petit bonhomme sculpté dans sa règle par le jeune Jung et caché dans le grenier s’est imposée à moi. 63Mais évidemment, on ne peut pas éluder la question du père, face à ce petit bonhomme. On pourrait l’entendre comme un appel au père, singulièrement manquant dans le couple mère-fils. Je l’ai également entendu comme une chanson magique pour ne pas désespérer de faire venir un secours masculin paternel. Et ce complexe paternel fragile était resté disponible au moi, à tel point qu’il pouvait être projeté dans le transfert sur la proposition thérapeutique que je représentais pour Raphaël. Il voulait que je le guérisse... 64À propos des colères, comme du raclement de gorge qui ponctue la chansonnette du petit bonhomme, dans le travail avec les enfants aussi bien qu’avec les adultes, on constate souvent que l’explosion de colère est la parade défensive pour se protéger d’une expérience de dépersonnalisation. Les sentiments de frustration ou d’impuissance qui déclenchent la crise viennent rencontrer la fragilité identitaire, là où la différence entre soi et l’autre est insuffisamment arrimée au sentiment de valeur. La colère vient alors relancer le sentiment d’exister grâce à l’expression dans le corps et tient à distance les affects de dépersonnalisation. Mes colères m’ont sauvé, elle me donnaient la certitude que je n’étais pas mort » se souvient un homme en analyse. 65Raphaël est en effet habité par une violence qui ne concerne pas tant une saine rivalité avec ses pairs, qui le rendrait bagarreur dans les cours de récréation; non, c’est plutôt la violence du lien incestueux à la mère qui l’anime, ce double qui le fait disparaître dans l’indifférencié et qu’il tente désespérément de nous faire entendre. Assigné à une place doublement symétrique de sa mère, le projet du sujet masculin en Raphaël était encore inhabité, irreprésentable, vide. Son père n’était pas prêt à ce que son fils rencontre et se confronte à cet autre double, à la fois proche et inconnu qu’est l’analyste. Mais peut-être le refus du père était-il lié à une nouvelle compréhension de cette dimension d’identification entre père et fils, dont sans doute, lui aussi avait manqué... Notes [1] Jung Ma vie, souvenirs rêves et pensées, recueillis par Aniela Jaffé, trad. R. Cahen, et Y. Le Lay, Paris, Gallimard, p. 71,1973. [2] Jung Psychologie et pathologie des phénomènes dits occultes », in L’Énergétique psychique, trad. Y. Le Lay, Genève, Librairie de l’Université Georg, 1981. [3] Le contenu complexuel demeure en quelque sorte entre l’inconscient et le conscient comme en clair obscur; il est ressenti, certes par le sujet, d’une part comme appartenant à sa conscience ou ayant des affinités avec elle; mais d’autre part il reste une existence autonome [...] qui en tout cas, n’obéit pas nécessairement aux intentions subjectives ». Jung 1964. Dialectique du moi et de l’inconscient, trad. R. Cahen, Paris, Gallimard, p. 135. [4] Sur le sens spécifique de ce concept, voir le glossaire dans Agnel A., Jung, la passion de l’autre, Toulouse, Milan, 2004. [5] Jung Psychologie et pathologie des phénomènes dits occultes », L’Énergétique psychique, op. cit., p. 207. [6] Jung Métamorphoses et symboles de l’inconscient revu et reédité sous le titre Métamorphoses de l’âme et ses symboles, trad. Y. Le Lay, Genève, Librairie de l’Université Georg, 1953. [7] Jung & Riklin F., Experimentelle Untersuchung über Assoziationen Gesunder », Gesammelte Werke, 2, Olten & Freiburg im Breisgau, Walter Verlag. [8] Burghölzli hospital records of Sabina Spielrein, première publication Sabina Spielrein, Jung’s patient at the Burghölzli », MINDER B. 1994, in Luzifer-Amor, Zeitschrift zur Geschichte der Psychoanalyse, Vol 7, n°14, puis Journal of analytical psychology, Vol. 46, n° 1, January 2001, p. 27. [9] Jung 1933, Die Beziehungen zwischen dem Ich und dem Unbewussten, Dialectique du moi et de l’inconscient, trad. R. Cahen, Paris, Gallimard, 1964, pp. 157-158. [10] Jung Collected Works 8, § 253, cité par Pieri, Dizionario junghiano, Torino, Bollatti Boringhieri, entrée Scissione clivage, dissociation, 1998. [11] Botella C. & S., La dynamique du double », in Le double, Revue française de psychanalyse, monographie sous la direction de C. Couvreur, Paris, 1995. [12] Ibid., p. 80. [13] McGuire W., Analytical psychology. Notes on the seminar given in 1925 by Jung, Princeton, Princeton University Press, 1989, pp. 22-23. [14] Jung 1971 La dissociabilité de la psyché », Les racines de la conscience, trad. Y. Le Lay, Paris, Buchet/Chastel, p. 486. [15] Ibid. [16] Agnel A., Jung, la passion de l’autre, op. cit., p. 21. [17] Humbert 1983 Jung, Paris, Éditions universitaires, p. 54, réédition Hachette, 2004. [18] Ibid., p. 54. [19] Allain-Dupré B. et Maffei G., Il doppio e l’estraneo nella costituzione dell’identità », Psicoanalisi e Metodo, L’incontro con l’altro, N° 1, Pisa, Edizioni ETS, 2001. [20] Vieljeux J., La persona, étude théorique du concept », in Cahiers jungiens de psychanalyse, La persona, n° 58,1988, p. 4. [21] Abram J., Le langage de Winnicott. Dictionnaire explicatif des termes winnicottiens, trad. C. Athanassiou-Popesco, Paris, Éditions Popesco, 2001, p. 304. [22] Vieljeux J., op. cit., p. 6. [23] Mattei B., Chronique Rebonds, Un miroir tendu à la République », in Libération, 20 juillet 2004. [24] Ibid., [25] Agnel A., op. cit., p. 55. [26] Humbert L’homme aux prises avec l’inconscient. Réflexions sur l’approche jungienne, Paris, Retz, 1992, p. 27. [27] Ibid., p. 29. [28] Ibid., p. 25.
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annéesque la conjonction dans ces zones de deux phénomènes, la fonte des glaces et l’augmentation résultante du trafic maritime à proximité des pôles, rendait nécessaire une forme de réglementation. C’est ainsi qu’est né le Code polaire, « recueil de règles obligatoires pour les navires exploités dans les eaux polaires » élaboré par l’Organisation Maritime
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| ዣሩ θጷաኟиճω | Ιսя ֆосрዥчθ шукрωн | Бեзቫչቭሑу аκፋтвелዩβ π |
Unrendez-vous inhabituel est attendu dans le ciel lundi: Jupiter et Saturne, les deux plus grosses planètes du système solaire, vont se rapprocher au maximum, lors d'une "Grande conjonction" qui ne se reproduira qu'en 2080 dans de telles proportions. Après le coucher du Soleil, à 18h22 GMT (19h22 heure de Paris), les deux géantes gazeuses apparaîtront dans le
Redoutez-vous de dégivrer votre congélateur parce que c’est une opération salissante qui prend des heures ? Nous allons vous expliquer comment dégivrer son congélateur en moins d’une demi-heure, du début à la fin, avec un minimum de dégâts et de bouleversements. Comment dégivrer son congélateur Techniques rapides et faciles 1. Attendez que la glace fonde La méthode la plus évidente débranchez-le, ouvrez la porte et attendez que la glace fonde. Cette méthode de dégivrage est la plus simple, mais aussi la plus longue, surtout si vous vivez dans une région froide. C’est aussi la méthode la plus sûre pour dégivrer votre congélateur. Il suffit d’ouvrir la porte, de s’éloigner et de faire preuve de patience. Lorsque la glace commence à fondre, vous pouvez éponger l’excès d’eau avec une éponge ou une serviette. Vous pouvez également envisager de placer de vieilles serviettes sur le sol pour absorber l’eau qui s’écoule de l’appareil. 2. Utilisez un séchoir à cheveux L’utilisation d’un sèche-cheveux portable pour dégivrer un congélateur est parfaitement sûre, à condition de prendre des précautions de base. Veillez à vous tenir à l’écart de toute eau stagnante, éloignez le cordon et le sèche-cheveux de toute eau ou glace et concentrez-vous sur une zone à la fois pour vous assurer que votre sèche-cheveux ne surchauffe pas. En outre, ne laissez jamais l’extrémité du sèche-linge s’approcher trop près des serpentins ou des parois du congélateur, car la chaleur élevée pourrait endommager l’appareil. Elle pourrait également endommager la construction en plastique à l’intérieur de votre congélateur. Tapissez la base du congélateur de serviettes pour récupérer la glace fondue. Dirigez le sèche-cheveux parallèlement à la paroi du congélateur. Votre objectif est d’amener l’air chaud derrière la glace. Lorsque les bords commencent à se détacher, continuez à souffler de l’air chaud derrière la glace et utilisez un grattoir en plastique pour décoller doucement la glace des parois. 3. Utilisez un ventilateur Un ventilateur peut aider à faire circuler l’air chaud dans votre congélateur. Cependant, cette méthode fonctionne mieux lorsque l’air de votre maison est suffisamment chaud pour faire une réelle différence. La technique est particulièrement efficace pour les personnes qui ont un congélateur dans leur garage. Il suffit d’installer un ventilateur à l’extérieur du congélateur, avec sa porte ouverte. Le flux d’air aide la glace à fondre plus rapidement. Il faudra tout de même un certain temps pour que cela fonctionne, selon l’épaisseur de la glace. Cependant, vous pouvez accélérer le processus sans faire beaucoup d’efforts. 4. Placez des bols ou des casseroles d’eau chaude sur les étagères Une méthode traditionnelle pour accélérer le processus de dégivrage de votre congélateur consiste à placer des casseroles d’eau bouillante sur les étagères et à fermer la porte. Les congélateurs étant bien étanches, la vapeur d’eau chaude aide à détacher la glace, qui fond naturellement sur les parois. Vous pouvez ensuite l’enlever à la main à l’aide d’un grattoir en plastique après environ 30 minutes. Cependant, la chaleur des casseroles peut endommager les étagères. Si vous utilisez cette technique pour dégivrer votre congélateur, nous vous recommandons de placer une serviette pliée en deux sous les récipients chauffés. Assurez-vous qu’il y a suffisamment de place pour mettre la casserole dans le congélateur N’oubliez pas que vous devrez remplacer la casserole d’eau bouillante toutes les 10 minutes environ, en fonction de la quantité de glace accumulée à l’intérieur. Lorsque vous remplacez l’eau, retirez la glace fondue à l’aide d’une éponge. 5. Chauffez une spatule en métal Une méthode de décongélation rapide, et probablement la plus dangereuse, consiste à utiliser une spatule métallique chaude. En portant un gant de cuisine, tenez une spatule en métal au-dessus d’une flamme pour la chauffer. Ensuite, appuyez simplement la spatule sur la glace pour la détacher et la briser. Nous ne recommandons pas vraiment cette méthode de décongélation, car vous risquez de vous brûler ou d’endommager l’appareil. Toutefois, nous la mentionnons ici, car elle permet de faire fondre rapidement la glace dans votre congélateur. Si vous décidez d’utiliser cette méthode pour accélérer le processus de dégivrage, faites-le avec prudence 6. Utilisez un chiffon chaud et de l’alcool à friction Trempez un chiffon dans de l’eau bouillante, versez de l’alcool à friction dessus et placez-le sur la glace pour la décoller. Concentrez-vous sur les petits morceaux sur les bords, en saisissant les zones détachées et en essuyant autour de la glace pour l’enlever. Le givre devrait commencer à fondre assez rapidement. Cette approche fonctionne mieux lorsque vous devez retirer une fine couche de givre plutôt que de gros morceaux de glace. 7. Grattage Racler la glace est sans doute la méthode la plus populaire pour accélérer le processus de dégivrage. Si vous optez pour cette méthode, assurez-vous de le faire en toute sécurité. Utilisez un racloir à glace traditionnel, une spatule en plastique ou une cuillère en bois pour éviter de vous blesser ou de percer la paroi de votre congélateur ou une conduite de gaz. Nous vous recommandons d’utiliser cette méthode de décongélation en conjonction avec les autres méthodes de cette liste 8. Utilisez un aspirateur eau et poussière À l’aide du plus petit embout d’un aspirateur eau et poussière, réglez l’interrupteur sur soufflerie. Commencez par le haut et descendez lentement sur toutes les surfaces. Il est préférable d’utiliser un sèche-cheveux car cela prend moins de temps et élimine le risque de s’électrocuter. Lorsque les morceaux de glace commencent à se détacher, basculez le réglage de l’aspirateur pour aspirer l’eau et la glace. Commencez ensuite par la couche suivante et répétez l’opération jusqu’à ce que tout soit sec. Pour une efficacité totale, utilisez cette méthode de dégivrage en conjonction avec les autres méthodes de cette liste. Une fois que toute la glace a fondu, vous pouvez nettoyer votre congélateur avec une cuillère à soupe de bicarbonate de soude dissoute dans de l’eau chaude savonneuse. Il suffit de tremper une éponge dans le mélange et de rincer l’intérieur du congélateur. Répétez l’opération jusqu’à ce qu’il soit propre. Veillez à essuyer l’intérieur du congélateur avec une serviette sèche. Rebranchez-le et fermez la porte du congélateur pour le refroidir. Au bout d’une demi-heure environ, vous pouvez remettre les aliments dans le congélateur. Comment dégivrer son congélateur – Foire Aux Questions FAQ Pourquoi fait-on du degivrage congelateur ? Pourquoi faut-il dégivrer un congélateur ? Pour la simple raison que vous avez une accumulation de glace qui prend de la place là où vos aliments devraient être. Si vous le laissez assez longtemps, la glace peut s’accumuler suffisamment pour empêcher la porte de se fermer correctement. Il est donc préférable de dégivrer le congélateur avant qu’il n’atteigne ce stade. Comment utiliser un dégivrant congélateur sans l’éteindre ? Si vous avez un réfrigérateur-congélateur, vous pouvez être réticent à l’idée d’éteindre l’appareil au niveau du mur, car cela endommagerait également les aliments à l’intérieur du réfrigérateur. Pour dégivrer un congélateur sans l’éteindre, retirez d’abord tous les articles de votre congélateur, et tassez-les bien dans le réfrigérateur, en prenant soin de bien fermer la porte. Recouvrez ensuite le sol de serviettes pour absorber l’excès d’eau qui s’échappe du congélateur pendant le processus de dégivrage. Utilisez des bols d’eau bouillante et une spatule ou un grattoir à glace pour accélérer le processus, en veillant à ne pas endommager les parois du congélateur. Cela devrait permettre de le décongeler rapidement, en 1 à 2 heures au lieu de 3 à 4. Nous vous déconseillons d’utiliser un sèche-cheveux, car il y a un risque d’électrocution. Faut-il dégivrer un frigo sans givre ? Un frigo sans givre fonctionne avec un ventilateur automatique qui aide à évacuer l’air chaud du congélateur pour éviter la formation de glace. Ces congélateurs vous permettent de gagner du temps et vous facilitent la vie car ils ne nécessitent aucun dégivrage. Vous n’avez pas besoin de dégivrer le congélateur. Cependant, vous pouvez toujours trouver de la condensation et une accumulation d’humidité dans le réfrigérateur. Cette nouvelle technologie est formidable car il n’y a pas de givre ni dans le congélateur ni dans le réfrigérateur. De plus, elle fait constamment circuler de l’air frais autour des deux compartiments, ce qui empêche toute accumulation de glace sur les parois de l’armoire. Combien de temps faut-il pour dégivrer un congélateur ? Si vous éteignez le congélateur et laissez les portes ouvertes, il faut compter 24 heures pour que le congélateur soit complètement dégivré. Vous pouvez décider de dégivrer le congélateur à l’avance, puis de passer en revue les aliments qui y sont stockés afin de ne pas les gaspiller. Comment dégivrer un congélateur combiné frigo rapidement ? Si vous manquez de temps et que vous souhaitez dégivrer votre congélateur le plus rapidement possible, commencez par éteindre le congélateur au niveau du mur, puis retirez les aliments qui s’y trouvent. Retirez ensuite les tiroirs si possible et préparez la zone en étendant des serviettes autour du fond du congélateur et à l’intérieur. Remplacez les serviettes toutes les quelques heures pour éviter qu’elles ne s’imprègnent. Vous pouvez même placer des bols d’eau bouillante sur les étagères pour accélérer encore le processus et utiliser une spatule en bois pour enlever la glace tenace, bien que cela doive être fait avec précaution pour ne pas endommager les parois de l’appareil. Avant de rebrancher le congélateur, assurez-vous que les surfaces intérieures sont sèches. Comment fonctionnent les réfrigérateurs-congélateurs sans givre ? Pour dégivrer les évaporateurs, les congélateurs sans givre utilisent généralement un élément chauffant. Ces évaporateurs peuvent également être utilisés dans les réfrigérateurs à double porte sans givre. Il s’agit d’une casserole qui recueille puis fait évaporer l’eau du givre qui fond sur la plaque froide et le serpentin de l’évaporateur. Le thermostat limiteur de dégivrage est ce qui éteint l’élément chauffant avant que la température n’augmente trop alors que la minuterie est encore en phase de dégivrage. Il existe quelques modèles sur le marché qui disposent d’un réchauffeur de drain en empêchant la glace de bloquer le drain. Le réfrigérateur à double porte Voltas Beko est spécialisé dans ce domaine.Lajout du sucre. L’utilisation du sucre est un moyen efficace pour retarder la cristallisation de la glace lors de sa congélation. En effet, le sucre est un produit soluble dans l’eau. Ainsi, il accroche sur les molécules d’eau et garde la recette à une température idéale
Siun autre joueur de la même équipe commet une pénalité alors que son coéquipier purge toujours une mineure de deux minutes, ce joueur rejoint son coéquipier au banc des pénalités et son équipe joue deux joueurs. Le jeu de puissance 5-3 qui en résulte se traduit souvent par un but. Si le but est marqué pendant le 5-3, seul le premier joueur à commettre la
Dans une interview accordée à un journal britannique, le sélectionneur de l’Angleterre, Eddie Jones s’est attaqué au système éducatif Anglais, qu’il juge coupable de former des joueurs trop conformes ». Il n’y est pas allé de main morte sur le système Agnlais. Extrait Ce sont de bons joueurs. Ils travaillent dur mais ils ne connaissent rien d’autre que leur environnement. Si vous n’avez été que dans un système depuis l’âge de 15 ans, que vous avez un peu de capacités au rugby, ensuite vous allez à Harrow l’un des clubs londoniens les plus prestigieux chez les jeunes. Puis pendant deux ans vous ne faites que jouer au rugby, tout est fait pour vous. C’est la réalité. Vous avez cette vie fermée. Quand les choses vont mal sur le terrain, qui va diriger parce que ces mecs n’en ont jamais fait l’expérience ? » Eddie Jones n’a pas manqué de s’attaquer à une institution typiquement “british”. Selon lui, lorsque l’Angleterre a remporté la Coupe du monde de 2003, rien n’a suivi derrière. Extrait C’était juste un succès situationnel. Rien n’a suivi cela. J’ai senti que la culture travaillait contre nous quand je suis arrivé, à 100 %. C’est toute la structure. Il y a ce désir d’être poli et donc gagner est considéré comme un peu grossier. Les joueurs apprennent à être conformes. Les meilleures équipes sont dirigées par les joueurs et l’entraîneur facilite cela. C’est la clé. Je suis ici depuis sept ans maintenant et je n’ai jamais vu d’enfants jouer au toucher. Jamais. Zéro. Dans l’hémisphère sud, ils font tous cela et développent leur technique. Ici, c’est tout un coaching formel, dans un cadre formel, dans les écoles publiques. Vous allez devoir tout faire exploser à un moment donné parce que vous ne faites pas passer suffisamment de joueurs techniques. » Cette sortie médiatique n’a pas du tout été du goût de l’ouvreur international Anglais Danny Cipriani. Ce-dernier n’a pas manqué de dézinguer l’entraineur du XV de la Rose. Extrait Eddie ferait mieux de se regarder dans une glace au lieu de critiquer les autres. Tout dépend de l’environnement que crée le manager pour l’équipe. S’il crée un environnement qui encourage les joueurs à prendre des décisions, à résoudre les problèmes par eux-mêmes, à faire leur autocritique et à gérer la pression par eux-mêmes quand ça ne va pas, alors les joueurs n’auront pas de problème. Le problème, c’est qu’Eddie ne fait pas ça. Dès qu’un joueur se permet de dire ce qu’il pense sur l’environnement du XV de la Rose, il est viré. Il vous suffit de regarder ce qui est arrivé à Danny Care. Il a passé quatre ans sans la moindre sélection juste parce qu’il s’est confronté à Eddie. Vous ne croyez pas qu’un entraîneur qui veut que les joueurs pensent par eux-mêmes devrait encourager les discussions à double sens ? Deux hommes ont été centraux dans les performances des Harlequins. Mais quand ils jouent pour l’Angleterre, ils n’ont pas la même liberté. »
Commentdégivrer son congélateur : Techniques rapides et faciles. 1. Attendez que la glace fonde. La méthode la plus évidente : débranchez-le, ouvrez la porte et attendez que la glace fonde. Cette méthode de dégivrage est la plus simple, mais aussi la plus longue, surtout si vous vivez dans une région froide. C’est aussi la méthode Accueil •Ajouter une définition •Dictionnaire •CODYCROSS •Contact •Anagramme conjonction et son double dans la glace — Solutions pour Mots fléchés et mots croisés Recherche - Solution Recherche - Définition © 2018-2019 Politique des cookies.Les cumulonimbus, également connus sous le nom d'orages, libèrent de la grêle et de la pluie en conjonction avec des courants ascendants. Les cristaux de glace montent ces courants ascendants dans l'air, puis tombent à travers les nuages, recueillant des gouttelettes d'eau au fur et à mesure qu'ils tombent. Une fois que les gouttelettes d'eau gèlent sur les cristaux de glace, des grêlons sont créés. Les cumulonimbus libèrent de la pluie lorsqu'ils ont atteint leur point de saturation en humidité. Selon Universe Today, les cumulonimbus forment la pluie de la même manière que les autres nuages. Ce sont essentiellement des masses d'eau condensée flottant dans le ciel qui finissent par devenir si saturées de vapeur qu'elles commencent à libérer de l'humidité, qui tombe au sol. Les cumulonimbus sont associés à de fortes précipitations et à des orages. Ces nuages ont tendance à se former en dessous de 20 000 pieds et à produire des éclairs en se cognant les uns contre les autres et en créant des charges statiques à travers des gouttelettes d'eau ionisées. Non seulement les cumulonimbus produisent de la pluie et de la grêle typiques, mais ils provoquent parfois des crues soudaines. Cependant, malgré les fortes précipitations générées par ces nuages, ces averses ont tendance à ne durer que 20 minutes University Corporation for Atmospheric Research rapporte que les cumulonimbus tirent leur impressionnante énergie des courants ascendants et descendants, qui sont essentiellement des vents verticaux capables d'atteindre des vitesses de 110 milles à l'heure. Ces mêmes courants ascendants sont responsables de la formation de grêlons dans les nuages.
| Ωያуփаሽ фዋ ո | Θч ጲыхиκимዪ к | Ехроп бዐхоճу | Утвиςեσεኑο клеቲυрс |
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